LA DANSE
Embué du cerveau et ras la vue la ville
Avec dans le sang putain tant d'alcool qu'il
Pourrait brûler le cul, le con, le coeur de toutes les femmes
Ces indigènes ont la beauté du silence
Dans le regard le baiser le souffle, ils lancent
Des javelots d'humanité tranchante
Ceux-là doux dingues tendres-cruels
Obstruent les plaies tout plaisamment
Remuent sur le point G des peines
Avant que le temps ne se gâte
Avant que le temps ne nous gâte
Allons danser au bord du gouffre
J'ai la carcasse alors fragile
Ma tête tourne et mon sommeil
Se perd comme on sème l'exil
Coupées mes jambes et mon cœur siffle
Ma queue tricarde jouit sur moi
Ravi ravin de nuit au matin ravisseur
Et tous ces gens aux longues dents
Jaunes, sourire, ou vertes, faim
Devant lesquels mes yeux s'ignorent
Avant que le temps ne se gâte
Avant que le temps ne nous gâte
Allons danser au bord du gouffre
Je ne, ne peux, je ne peux pas
Rester en vous faute au nombril
Dépôt de semence et là, coi
Et là quoi ? Demi-mesure se faufilent
Ton cœur, baudruche à l'horizon
Astre d'or en zone fébrile
Alléchant la mort, la petite
Babiole aux babines confites
Bois bébé, te berce et t'endors,
Avant que le temps ne se gâte
Avant que le temps ne nous gâte
Allons danser au bord du gouffre
Je croquerai avant la nuit
L'espoir de croquer ces aurores
Où tu te glisses hors de mon lit
Où tu t'évades de la bulle
Sans bile comme un funambule
Au fil d'un songe que tricote,
Embout d'aiguille délicate
Mon tison d'âme somnambule
Au tissu d'homme que tu brûles
Avant que le temps ne se gâte
Avant que le temps ne nous gâte
Allons danser au bord du gouffre
Sorcière le balai déambule
Cendres d'un rêve où l'heure trotte,
Je croquerai avant la nuit