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Ne t'en fais pas
Nous grandirons ensemble
Je mettrai des petits souliers sous ta cheminée
Et toi, des fétiches au pied de mon totem
Où nous sanctifierons nos patrons et leurs putes
Je mangerai tes morts car il fait faim, misère
Les rois prieront pour nous des idoles en berne
Tu me convaincs d'aimer le prochain qui me hante quand l'art de féconder est le djinn d’un tiers
Et je peins dans les cieux ta rancune-blasphème, les pieds dans la bassine,
A commander dix fois le sang des septantes vierges

Mais je t'ai dit pourtant que mon lit est la lie

Que la souille est ma vie, je brûle les apôtres, je dévore les bambins M'agenouillant au creux des tripes qui se nouent

Moi, je veux être riche et crier des j'accuse

En faisant les lacets de tes nike-air-force-one, tu ne dors pas ce soir,

Tu ne dors pas ce soir, tu te rêves géant
 

Ne t'en fais pas
Nous glousserons ensemble
Nous ferons les frontières de dociles contrées
Convoquerons les spectres et les spéculateurs
Sucerons à la moelle nos doux soleils trompeurs
En draculant nos nuits d'Electre et de rancœur
Je pomperai ton diable
Crispant le billet, doux, façon P.Q moelleux dont vacuité t'enrobe

Torche-moi vite la bile, mon vît noir-marécage
Je t'emballe et te couche
Couvre ton autopsie de mille-et-un trésors
Te conterai plus tard à nos enfants malades
Un chat dans le genou, un foudre dans le cœur
J'ouvrirai ton grimoire en lui crachant ses flammes
D'une gorge serrée
Je louerai pour trop cher des déserts où, en laisse,
Tu me promèneras en égorgeant les ânes
Je te cantiquerai
Tu me figurineras
M'inventeras des crimes pour nourrir l'interprète

Moi, je veux être riche et filer tes viscères
Réseauter sur leurs toiles
Et vendre dans l'office, les produits dérivés de ma dérive
Et au fond de l'officieux, dans une arrière boutique
J'ouvrirai ma braguette pour fondre le mystère, tu ne dors pas ce soir
Tu ne dors pas ce soir, tu te rêves bavard

​

Ne t'en fais pas
Nous jouirons ensemble
J'arracherai ton sweet
Cousu des initiales du papy perforé
Par des courants lointains
Tu me prendras la main, délaissant le cartable
Au bout de tes grands yeux, dynamités de tendre
Je lirai ton impie, friand du bout du monde
Et dans l'iris, la plaie, et dans la plaie, la soif
Nous saoulerons alors nos âmes des liqueurs
Épicées des nuages
Encenserons ce ciel éventré sans scrupule 
Ses bassins libérés des corsets de grenade
Enfin tu me tueras car il faut bien partir
Et que tu m'aimes enfin, tu ne dors pas ce soir,
Tu ne dors pas ce soir, tu te rêves branlante

FOI GRASSE

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