ces espaces seuls de toi aussi délivrerai-je les absurdes soupirs de l'attente
aux feux rouges
les immolant silences comme des terres brûlées
j'envie celles légères des pères hédonistes pour qui rien n'est plus doux
que la magie du jour
que le rire gamin à ça du caniveau
j'envie l'hospitalière aux mondains des quartiers pour qui la poésie, façon cérémonial
diffuse son parfum de centre commercial
comme un autel de passe
sans céder le passage au ventriloque des semelles
je dédicacerai ce livre aux gais lurons, aux beaux, aux pitres, aux vrp
ou à toi
je balance
comme à elles un premier
j'écrirai, ferai mes lignes pour raconter combien de lignes je ferai pour raconter combien le reste et sa suite
l'encre coagule des orphées prétentieux qui se frappent au miroir, en se prenant pour sang, et globule l'acte de créer comme une mise à foudre autant qu'un coup de mort
à quoi la poésie ne pourrait-elle pas servir
qu'à déféquer des « je meurs » à deux pieds sous le joug placebo d'une mandragore coupée
ou dans la chorégraphie hachée d'une praziquantelle décalée
avant de s'allonger dans son jus comme une marinade